Expédition à Newdale est le petit dernier d’Alexandre Pfister…. Voilà un nom d’auteur qui parle aux connaisseurs… Pensez donc, l’auteur de Maracaibo et Great Western Trail entre autres !!! Pour situer, Great Western fait partie des rares jeux de ma ludo à qui j’ai attribué un 5 sur 5 !
Alors forcément il y a longtemps déjà que j’avais repéré ce jeu et que j’attendais sa sortie en VF !!!
Dans Expédition à Newdale, vous allez prendre part à une histoire : au nom du Roi, vous allez faire partie d’une expédition pour essayer d’éviter la guerre. Rassemblez vos hommes à Longsdale, traverser de nouvelles contrées…et peut être rejoindrez-vous la mystérieuse ville de Newdale… Vous allez ainsi plonger au fil de plusieurs scénarios dans une histoire passionnante et pleine de rebondissements.
A titre d’exemple (et je m’arreterai là pour ne pas vous spoiler ! ) lors de votre première aventure (Chapitre 1), vous avez la responsabilité de produire de grandes quantités de rations pour subvenir aux besoins de tous les membres de l’expédition en préparation.
C’est assez simple, chaque partie représente un chapitre. Dans l’idéal, vous allez jouer ces chapitres dans l'ordre comme une campagne et il y en a 8 en tout !
Maintenant, rien ne vous empêche aussi de jouer le chapitre de votre choix.
Les mécanismes restent les mêmes d’un scénario à l’autre, à part quelques ajouts en cours d’aventure comme l’introduction de nouveaux personnages ou même de nouvelles actions, mais aussi de nouveaux plateaux de jeu (6 plateaux de jeu en tout !!!) où par exemple vous devrez prendre la mer pour rejoindre (je suppose) la terre des Géants de glace!...
Tous ces ajouts et évolutions, ainsi que les conditions de fin de chapitre que l’on vous impose (toujours pour reprendre notre premier exemple : réunir l’équivalent de 8 ou 20 rations de nourriture) font de ce jeu une formidable aventure!
Point de lassitude! Un jeu « Legacy » (évolutif) mais réutilisable à volonté….un peu comme ce que l’on retrouve dans Maracaibo du même auteur.
A ce sujet, si on joue au jeu des ressemblances, il y a un jeu qui me vient à l’esprit concernant les mécanismes centraux de Expédition à Newdale. C’est l’excellent Ora & Labora ! Ou en tout cas à minima, on retrouve un peu l’esprit des incontournables de Uwe Rosenberg !
Les cartes bâtiments que l’on construit pour ensuite activer leur production et à partir de cette production pouvoir alimenter une deuxième carte bâtiment afin de produire une ressource à plus forte valeur ajoutée ! C’est un système central des meilleurs productions de U.Rosenberg (Agricola et consorts), mais aussi central dans Expédition à Newdale.
S’il y a besoin d’être plus précis, prenons par exemple la Ferme à bétail qui va produire du bétail, bâtiment que l’on va dans l’idéal coupler avec une 2ème construction, L’abattoir, qui va utiliser ce bétail pour en faire de la viande !
De même, le plateau des actions individuelles que l’on va pouvoir « upgrader » est un mécanisme intéressant, mécanisme que l’on retrouve déjà dans Great Western par exemple.
Pour les amateurs de jeux de gestion costauds où chaque action doit être optimisée, ce jeu est un classique du genre. Mais il offre en plus tout un pan « aventure et évolution » très appréciable !
Je ne vous cacherai pas que je n’ai pas encore eu le temps de boucler tous les chapitres mais en tout cas j’ai hâte de retourner à ma table de jeu et à mes aventures suivantes !
Il est un point important que je n’ai pas abordé, c’est le nombre de joueurs.
Vu que Expédition à Newdale est un jeu d’exploration avec un plateau central qui donne des bonus intéressants au 1er joueur qui s’installe dans une ville, le jeu propose aux joueurs une petite compétition intéressante.
Pour autant, la version de ce jeu en mode solo est top aussi ! Les objectifs assez exigeants de fin de chapitre suffisent à vous maintenir en haleine tout au long des 7 manches, sans avoir besoin de concurrence ! Voilà un jeu où clairement le mode solo est cohérent et attractif !
Personnellement, je n’ai eu le temps d’essayer qu’à 2 joueurs et en solo. Et, fait assez rare, j’ai pris autant de plaisir en solo qu’à 2 (si l’on excepte le fait bien entendu qu’il manquera toujours ce petit plus...le partage de notre passion avec un proche ou un(e) ami(e)…).
Malgré un jeu pour joueurs « costauds », Expédition à Newdale n’est pas exempt de hasard : on en retrouve un peu dans la pioche des cartes bâtiments (220 cartes en tout) et aussi dans la pioche des assistants (un des moyens de réaliser l’action de production…mais pas le seul moyen…). Mais je n’ai pas trouvé ça gênant outre mesure… c’est un hasard tout à fait supportable (et potentiellement aussi atténuable ! ).
Par contre j’ai regretté de n’avoir que 2 actions par manche au début de chaque nouveau chapitre…. en fait, un peu comme dans Agricola où vous devez (selon moi) obligatoirement au plus vite faire des enfants, ici vous devez au plus vite acheter votre 3ème pion action via l’action Croissance !!! Faute de quoi vous n’aurez jamais le temps de remplir les objectifs demandés !
Encore un très bon A.Pfister donc. Il nous propose là un jeu original même s’il reprend des mécanismes habituels et ayant fait leurs preuves.
Expédition à Newdale offre des choix cornéliens et possède ce petit plus à travers son évolutivité dans le temps et son invitation à l’aventure. Il va de soi qu’il n’est pas à mettre entre toutes les mains : ce n’est pas un jeu familial ou pour débutants. Mais les amateurs de ce type de jeu (à la Rosenberg ) y trouveront chaussure à leur pied je pense !!! En tout cas pour ma part c’est le cas ! |