Mazette, mais c'est Byzance ! C'est ce que l'on peut se dire en ouvrant la boîte de Constantinopolis, ma foi, fort bien garnie: cartes et jetons à foison, multiples cubes et plateaux de jeu ! Voyons maintenant ce que donne ce nouveau jeu de gestion tant attendu !
Edge nous propose ici d'endosser le rôle de marchands dans l'actuelle Istanbul avec un but clairement affiché : être le plus influent sur terre comme sur mer. Côté matériel rien à redire, on se laisse volontiers embarquer pour l'ancienne concurrente de Rome; les illustrations à la fois sobres et colorées sont très réussies et tout contribue à l'envie de se plonger dans ce jeu.
Pour parvenir à être le notable de la ville le plus influent, il faudra jongler avec les multiples possibilités qu'offre ce jeu : un soupçon d'enchères (choix de quelques privilèges moyennant finances) et une bonne tranche de commerce (achat de bâtiment, production de ressources, échanges au marché). L'ingrédient final étant un attrayant système de contrats à remplir en bâtissant une flotte marchande la plus rentable possible !
La crainte de devoir suivre un ordre bien précis pour faire telle ou telle action se dissipe bien vite : un découpage du tour de jeu existe bien mais la plupart des actions se font au gré des besoins. Par exemple, s'il manque un peu de matériel militaire (cubes noirs), pas de problème, un tour au marché et c'est réglé; on peut alors peut être compléter un bateau prêt à partir pour remplir un contrat supplémentaire.
Si on y regarde de plus près, il y a 1 phase de jeu à l'interaction maximale (les enchères) puis 2 phases quasi identiques lors desquelles les joueurs peuvent jouer en simultané ou presque et faire leur petit commerce. L'interaction est plus discrète mais toujours efficace : il n'y a par exemple qu'un nombre limité de bâtiments de chaque type un peu partout dans la ville, bien entendu en quantité inférieure au nombre de joueurs, je vous laisse donc imaginer la difficulté de certains choix et la tension entre joueurs...
Le hasard est présent en quelques endroits (pioche des contrats, cours des matériaux au marché par exemple) mais il est toujours possible de choisir certaines actions permettant de limiter le côté aléatoire de ces évènements. Reste à faire les bons choix au bon moment !
Après quelques parties à 2, 3 et 4 joueurs, ce jeu s'avère étonnamment fluide, digeste et rapide. La liberté d'action offerte aux protagonistes et le fait de pouvoir souvent jouer en simultané n'y sont pas étrangers ! Par exemple, à 3 joueurs connaissant le jeu on termine facilement sous les 90 minutes.
Constantinopolis n'a pourtant rien inventé de nouveau mais il laisse une très belle impression en fin de partie : chacun ayant eu le temps de déployer une stratégie commerciale, les actions sont nombreuses et l'envie d'en découdre une nouvelle fois est souvent présente ce qui est très très bon signe !
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