En voilà un qui cache bien son origine : derrière ce joli titre francophone c’est du jeu allemand pure souche ;-) Imaginé par Reiner Stockhausen , illustré par Klemens Franz et sorti initialement chez DLP Games. Ceci n’a pas de quoi nous déplaire puisqu’on ne compte plus les bons gros jeux de gestion venant de la Rhénanie voisine dans notre collection.
Bon, plus sérieusement dans la boîte joliment illustrée, on trouve pas mal de matériel. Je précise tout de suite que, certes, l’édition Matagot est tout à fait satisfaisante, mais personnellement je trouve que l’achat du Kit complet de Meeples en complément chez DLP Games est indispensable ! Cela rend le jeu tellement plus pratique mais surtout tellement plus beau et immersif ! C’est un jeu plus cher au final mais l’expérience de jeu en vaut vraiment la peine.
Alors pour changer on commencera par le seul point négatif : la mise en place. C’est un peu long, pas fastidieux car on est heureux de se dire qu’on va passer un bon moment mais au départ, ça fait pas mal de choses à mettre en place, ce qui peut faire peur à des nouveaux joueurs qui peuvent se dire que la partie va prendre 3 heures. Mais en fait non ! C’est un jeu très dynamique et dont la majeure partie de la phase de réflexion se joue en réflexion simultanée (et ça c’est rare et je trouve ça génial !) et finalement Orleans n’est pas si long qu’il n’y parait malgré ses 18 tours de jeu. Avec des joueurs qui connaissent tous le jeu une partie à 3 joueurs peut tourner en une heure.
Petite nouveauté apportée par Orléans, le « bag building » : on dispose chacun d’un sac dans lequel 4 « meeples » personnages se trouvent au départ et duquel à chaque tour on extrait au hasard un certain nombre d’entre eux. Puis, au cours de la partie, on en rajoutera de diverses sortes (fermiers, artisans, commerçants, bateliers, chevaliers, érudits ou moines) en fonction de sa propre stratégie. Agréable, simple, et surtout ce n’est qu’un des mécanismes du jeu, ce n’est pas un but en soi évidemment.
Quand vient votre tour, c’est donc très simple : vous piochez dans votre sac. Vous placez les personnages tirés sur votre plateau individuel et selon les combinaisons que vous décidez ou pouvez réaliser, vous gagnez de nouveaux personnages. Vous avancez sur les pistes de développement propres à chaque personnage crée et aussi vous pouvez agir sur le plateau de jeu principal pour récupérer diverses ressources. Enfin, vous pouvez choisir de « sacrifier » certains meeples en cours de partie pour obtenir de nouveaux bonus mais forcément, vos adversaires veulent parfois faire de même et les places sont limitées !
La partie interaction se situe donc à deux endroits : sur le plateau central (où l’on se balade sur des canaux ou des chemins selon les combinaisons réalisées avec vos personnages pour passer d’une ville à l’autre et y construire un comptoir) et sur le plateau des actions bénéfiques.
Comme bien souvent dans les jeux de programmation/gestion/placement d’ouvriers, les derniers tours seront essentiels car vos nombreux meeples pourront vous faire remporter de nombreuses ressources. Evidemment, cela se prépare et un équilibre est à trouver pour limiter la part de hasard dû au tirage des meeples depuis le sac : il existe pour cela des personnages moines qui peuvent occuper toutes les fonctions ou encore des tuiles lieux comme les tuiles Jardin potager ou Ecole. Les règles de pose sont aussi là pour cela, c’est-à-dire qu’il est possible de placer en attente des meeples peu utiles pour le tour en cours, en vue d’actions futures. Et ça encore, c’est bigrement bien vu car cela réduit fortement les aléas du tirage.
A l’heure du bilan on a donc un excellent jeu de gestion avec plein de matériel et de façons de scorer (aucune n’est meilleure que les autres et ça c’est vraiment chouette, toutes les voies sont bonnes à explorer) et tout cela dans une mécanique originale et très simple : je pioche, je pose, je récupère. Un énorme coup de cœur de l'année 2015 pour ma part !
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