L’arrivée d’un nouveau jeu Days Of Wonder est toujours un moment particulier. Chez cet éditeur, la qualité prime sur la quantité, et ce depuis le tout début. Avec un soin particulier apporté au matériel d’un point de vue qualité et esthétisme, l’idée étant de nous donner envie d’y jouer et d’y rejouer.
Alors oui, autant le dire, certains des derniers titres Days Of Wonder (comme Relic Runners par exemple, ou dans une moindre mesure Yamataï) m’avaient un peu laissé sur ma faim, c’est donc avec hâte que j’ai déballé et découvert le tout nouveau The River.
Déjà pour commencer on ne peut qu’apprécier la qualité du matériel. Des plateaux, des tuiles et des cartes sobres mais joliment illustrées. Du matériel costaud avec notamment des tuiles très épaisses. Et comme cela se fait de plus en plus maintenant, de jolis éléments en bois très bien moulés et qui évoquent agréablement des rondins de bois, des pierres, des briques d’argile et de magnifiques dindons.
Une fois les règles lues, assez rapidement celles-ci étant très claires, on a pu enchaîner les parties. The River peut être rapide, très rapide même. Une fois les quelques points de règles assimilés donc, le jeu se joue en 45 minutes environ, surtout si l’un des joueurs déclenche rapidement la fin du jeu en construisant au plus vite ses 4 bâtiments.
Alors de quoi ça parle ? De bateaux de pionniers qui parcourent une rivière, de ressources de base (bois, pierre, argile et nourriture) que l’on peut trouver sur de nouveaux territoires explorés (déserts, forêts, canyons, prairie, montagne) et de granges pour stocker ces ressources. Ces mêmes pionniers vont dans le même temps tenter de prospérer en construisant divers bâtiments.
Alors vu comme cela, rien de bien nouveau. En fait The River est un jeu de placement d’ouvriers et de gestion mais familial. Pourquoi familial me direz-vous ? C’est là que les auteurs ont subtilement calibré leur jeu : il est juste ce qu’il faut de complexe (mais pas compliqué) pour attirer le joueur amateur de jeux de stratégies/gestion tout en restant accessible aux joueurs « occasionnels » ou ne souhaitant pas réfléchir 5 minutes avant de devoir faire un choix… Et comme dit plus haut, sa durée de jeu inférieure à l’heure fait de The River un des rares jeux de gestion qui va pouvoir se pratiquer avec toutes et tous !
La mécanique tourne parfaitement : on place nos meeples pionniers à tour de rôle et on résout immédiatement l’action :
- on récupère illico de l’argile, du bois, de la pierre ou de la nourriture que l’on placera dans les granges qui se trouvent le long de la rivière.
- on explore et on ajoute de nouvelles tuiles terrains sur son plateau individuel pour améliorer nos possibilités de production et de stockage en bordure de rivière.
- On peut choisir de construire un bâtiment (parmi 4 bâtiments visibles) une fois les ressources nécessaires entreposées dans nos granges…mais aussi on peut réserver un bâtiment en particulier lorsqu’il nous manque une ou plusieurs ressources… action à ne pas négliger, si l’on veut éviter de se le faire chiper par un adversaire de jeu.
Voilà c’est presque tout.
On veillera quand même à deux choses… Primo, on marque des points en construisant des bâtiments (de façon dégressive…les premiers bâtiments construits rapportent plus).
Secundo on gagnera moult points si, verticalement, nos tuiles terrain sont de même nature. Deux plaines ou deux déserts par exemple dans une même colonne…c’est à chaque fois deux points. Mais trois tuiles de même nature c’est carrément 6 points !!!
La partie s’arrête dès qu’un joueur a construit 4 bâtiments ou dès qu’un joueur a exploré tous les terrains le long de la rivière. Et il se trouve justement que ce sont les 2 principales façons de gagner des points ! Il faut savoir garder tout au long de sa partie le bon équilibre entre ces 2 pistes de développement et de scoring.
A noter que le nombre de pions pionniers dont chaque joueur dispose varie tout au long de la partie et c’est très intéressant à gérer ! On commence la partie avec 4 meeples. Par la suite on peut gagner 1 pionnier supplémentaire à notre deuxième construction de bâtiment. Mais dans le même temps, lors de nos acquisitions des cinquième et huitième tuiles terrain, un de nos pionniers décide de s’installer définitivement sur ce nouveau terrain… Il en va de même encore pour les 2 dernières tuiles terrain posées. Du coup, à l’extrême, on peut être amené à finir la partie avec 1 seul pion personnage!
On a donc avec The river un jeu magnifique, rapide, simple mais avec suffisamment de subtilités pour contenter tout joueur exigeant.
Peu de temps mort, des tours de jeu plaisants…je cherche mais franchement je ne lui trouve que des qualités !
Un de mes coup de cœur « famille » 2018. Du niveau de l’excellent Kingdomino auquel je joue souvent avec ma femme et mes 2 ados. J’espère que The River va rencontrer le succès qu’il mérite !
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